
Cuisiner une daube, apporter un
panier de légumes à son voisin, c'est
une façon de dire « je t'aime ».
Interview de l'auteure, Frédérique Jacquemin.
Entre hommage à Marcel Pagnol et ode à la Provence, Frédérique Jacquemin publie un joli livre de recettes, tissé de références à l'œuvre de l'auteur. Menus propos gourmands.
Ce n'est pas votre premier livre sur la cuisine de Marcel Pagnol… Vous reprenez le dialogue ?
Je suis née à Montreuil mais j'ai une passion pour la Provence depuis l'adolescence et j'adore les films de Marcel Pagnol. J'ai fait toutes mes études à Nice, où j'ai découvert le marché du cours Saleya et ses légumes extraordinaires, les tresses d'ail, la socca et toutes ces senteurs éblouissantes. Cet ouvrage reprend en effet les recettes de mon livre À table avec Marcel Pagnol, 65 recettes des collines, publié en 2011, mais sous un angle différent. Il s'agit d'incarner le propos à travers des souvenirs personnels et des références aux grandes figures de Pagnol. Quant aux recettes, elles sont tirées ou inspirées des livres ou des films de l'auteur. Je leur ai donné corps.
Vous faites la différence entre les gourmands et les galavards, expliquez-nous…
En provençal, le galavard désigne un glouton, celui qui se rend coupable du péché de gourmandise. Toute l'œuvre de Marcel Pagnol est traversée par des références à la langue, celle que l'on parle et celle qui distingue les saveurs. Les métaphores et les aphorismes culinaires sont partout. Tout le monde peut se définir dans son rapport à la nourriture. Cuisiner une daube, apporter un panier de légumes à son voisin, c'est une façon de dire « je t'aime ».
« La Provence déborde des essences de marjolaine, de thym et de figuiers, des fumets de fours à pain, des effluves des caves où repose l'huile d'olive, des embruns marins d'une barque de pêcheur. Dès l'instant où nous ouvrons les yeux, nous savons que nous partageons la table du jeune Marcel. »
Recettes parfumées aux pays des collines bleues, de Frédérique Jacquemin, Éditions La Maison, 192 pages, 24 €.