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Le futur de l'alimentation, c'est la transparence

Nuage artistique ressemblant à une bouche ouverte sur un ciel bleu. © DR

Publié le par Hélène Piot

Pour Olivier Frey, coauteur de l’Étude Tendances Food, les consommateurs d’aujourd’hui sont plus conscients qu’auparavant de l’impact de leur alimentation sur leur santé et sur la planète. Florilège de ce qui nous attend.

Une alimentation « fonctionnelle »

On ne va plus se nourrir uniquement par nécessité et pour le plaisir, mais aussi pour prendre soin d’un point précis de notre corps : notre microbiote, notre cerveau, nos os, nos hormones… Le phénomène a déjà commencé (kéfirs, boissons fermentées) mais il va s’amplifier car les entreprises du secteur ont bien compris que chaque individu est singulier et s’attellent à personnaliser au maximum leur offre, notamment grâce à l’intelligence artificielle. En 2023, 34 % des consommateurs mondiaux ont acheté des produits pour renforcer leurs défenses. Le marché des aliments fonctionnels, axé sur l'immunité et la santé intestinale, devrait atteindre 285 milliards de dollars d'ici 2030. Et toutes les tranches d’âge sont concernées, depuis les bébés jusqu’aux silver (ne les appelez pas seniors), les nold (pour la tranche d’âge 45-65 ans qui se veut never old), en passant par la Gen Z et les Millennials (nés entre les années 80 et 2010).

Tous climatariens

Les systèmes alimentaires sont responsables d'environ 25 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre. Conscients du problème, les consommateurs se tournent de plus en plus vers la « Climate food » : des régimes alimentaires durables, locavores, des produits surcyclés (biscuits aux drêches, chips d’épluchures, glaces aux noyaux…), un étiquetage climatique (semblable à un Nutriscore) et des recettes écologiques, qui consomment moins d’eau ou d’énergie.

Mangez-vous swicy ?

Contraction de sweet et spicy, ce goût pas si nouveau (le ketchup n’est pas récent !) fascine la jeune génération, habituée aux cuisines asiatiques volontiers épicées et sucrées. La France compte désormais son festival du piment (Paris on Fire), ses émissions Youtube (Hot Ones, où se pressent les stars)… Le chef Mory Sacko en joue beaucoup. Des marques de sauces pimentées françaises comme Maison Martin, Molho Molho ou Matshi (au miel du Jura) en ont toutes au moins une référence. Et Lindt compte dans sa gamme un chocolat noir au piment rouge.

Snack attack

Avec un chiffre d’affaires avoisinant les 18,5 milliards d’euros en 2022 en France, et un objectif de 675 milliards de dollars dans le monde en 2024, ce secteur est en pleine croissance. Il n’est pas synonyme de malbouffe pour autant puisqu’il englobe les chips et les biscuits mais aussi des en-cas sains comme les fruits et les légumes. Ils peuvent être faits maison (cf. l’énorme succès du banana bread depuis le Covid), fonctionnels (barres protéinées), vegan (pop-corn de chou-fleur, chips de cactus) et comprennent même les boîtes de thon ou de sardines, dernier best-seller en date aux États-Unis !

Glaces givrées

Moins sucrées et moins grasses pour ne pas perturber le sommeil (night food), remplacées par des bananes congelées enrobées de chocolat, composées de laits végétaux (comme le lait d’avoine d’Oatly qui a ouvert un pop-up à succès cet été à Paris), de légumineuses et de sucres alternatifs (sirop d’érable)… les glaces sont peut-être plus saines, mais pas moins dingues. Vous pensiez avoir tout vu ? Testez donc le parfum Thanksgiving à la dinde caramélisée et sauce aux canneberges de la marque Salt and Straw !

Olivier Frey est consultant spécialiste de l’agriculture et de l’agroalimentaire, créateur de la newsletter hebdomadaire Eat’s Business et co-auteur de l’Étude Tendances food avec Marie Dollé, 155 pages, 49 €.

Sources

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